Commencer sa généalogie amène son lot de questions sur les moyens mis à notre disposition.
Il existe de nombreuses sources généalogiques en France, tout dépend ensuite de l’histoire de chacun et de ce dont on a besoin pour avancer dans ses recherches. La classification qui va suivre est non exhaustive. Pour les uns, certaines sources citées ci-dessous sont primordiales, pour les autres, certaines seront difficilement accessibles ou parfois inexistantes en fonction des départements.
Livret de famille: C’est le commencement. Cherchez dans votre livret de famille ou celui de vos parents, les dates clés qui pourront vous aider à entamer vos recherches. Avec ces premières informations, vous pourrez adresser vos demandes d’obtention d’actes d’état civil aux mairies. Pour ces demandes il faut passer par le site http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/N359.xhtml ou directement par le site de la commune si celle-ci accepte les demandes en ligne.
État civil : Vous y passerez très certainement des heures et des heures. La plupart des départements français ont mis en ligne les registres d’état civil depuis 1792. Parfois tout n’est pas numérisé, il faudra donc adresser une demande par mail, voie postale ou même vous déplacer dans les communes ou au centre d’archives du département. A noter que la ville de Paris a perdu une partie importante de son état civil dans un incendie lors de la Commune (voir plus loin dans l’article).
Registres paroissiaux : En fonction des villages et de ce qui a pu être conservé, sauvé des intempéries, de la Révolution Française, des incendies ou simplement du temps qui passe, vous pourrez trouver les traces de vos ancêtres de 1791 jusqu’au XVIe siècle. Pour la parenthèse historique, l’acte officiel instituant la tenue obligatoire des registres des baptêmes date de 1539, c’est l’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier (un -grand- homme qui a fait beaucoup de choses!). Cette ordonnance est célèbre car elle imposa l’utilisation du français dans tous les actes officiels. L’enregistrement des mariages et sépultures est imposé à partir de 1579 par l’ordonnance de Blois. A partir du XVIe siècle, les baptêmes, mariages et décès sont inscrits sur les registres paroissiaux de l’Église catholique, ce que l’on appelle communément en généalogie les registres BMS. Pour l’anecdote, le plus vieux registre conservé est celui de Givry, en Saône-et-Loire, il remonte jusqu’à 1303! J’ai des ancêtres en Saône-et-Loire, mais pas dans ce coin!
Minutes notariales : C’est une source primordiale pour la généalogie. Les archives notariales sont produites par les notaires, anciennement les tabellions, elles concernent une quantité très vaste d’acte authentiques : déclarations sur les biens et les personnes, mutations, baux…etc. Même si les archives notariales sont avant tout utiles pour l’étude des lignages nobles, de leurs biens et de l’évolution des bailliages, des seigneuries et des terres, elles peuvent servir pour l’étude de la bourgeoisie et du « petit peuple »! On pouvait se retrouver devant un notaire pour tout un tas de raisons! Les archives notariales sont très précieuses pour l’histoire locale et elles sont très bien conservées contrairement aux registres BMS. Par exemple, le tabellionage de Rouen est l’un des plus anciens du nord de la France, sa création remonte un peu avant 1350. Actuellement la moitié est en ligne.
Recensement : Depuis 1801 le recensement de la population est fait tout les 5 ans. Parfois ils ont été retardés ou supprimés. En fonction des communes et des départements, le recensement permet d’inventorier tous les habitants d’une commune, par logement. On peut y trouver de précieuses informations, comme des lieux de naissances, les professions et les âges. Quand les personnes que l’on recherche ne sont pas natives de la commune, cela peut permettre de trouver de nouvelles pistes.
Registres matricules : Ils datent de 1867. Tous les hommes étaient recensés l’année de leurs 20 ans, dans la ville où ils vivaient, dans des registres (tables), chacun avec un numéro de matricule unique. Le numéro renvoie à une fiche personnelle aisément consultable et qui contient une mine d’information sur l’état civil, la description physique, le parcours militaire, les décorations, les condamnations judiciaires, les adresses, l’état de santé…etc. Si vous n’avez pas de photo ou de souvenirs familiaux de vos aïeuls, les registres matricules vous permettront de mieux découvrir les hommes de votre famille et d’imaginer à quoi ils pouvaient ressembler!
Dossiers de naturalisation : Voir ce lien http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/fr/web/guest/dossiers-de-naturalisation
Compoix : C’est l’ancien cadastre dans les régions occitanes de France. Initialement prévu pour l’impôt, il est devenu au fil du temps une importante source de données sur les populations du sud de la France et un témoignage inestimable de l’histoire rurale.
Les fonds privés : Ces fonds sont pour certains devenus très célèbres comme le fonds Coutot qui répertorie une quantité astronomique d’actes. Suite à la Commune, les actes de la ville de Paris ont été brûlés. Amédée Coutot crée alors l’une des premières études généalogiques de France et commence à constituer cet impressionnant fonds documentaire pour reconstituer les archives perdues.
Tables décennales : Elles sont pour moi l’une des meilleurs sources généalogiques qui existe. Les tables décennales naissent à peu près en même temps que l’état civil, à partir de 1792. Les tables décennales sont les listes des dates de naissances, de mariages, d’adoptions et de décès, listés par commune, par individu (par ordre alphabétique) et par décennie. Si vous n’avez que l’âge de mentionné dans un acte de mariage ou de naissance par exemple, direction les tables décennales de la commune pour trouver votre ancêtre.
Arbres généalogiques sur internet : A vérifier avec la plus grande attention. Rien ne vaut votre propre travail, mais parfois, si vous bloquez sur certains aïeuls, d’autres auront peut-être de précieuses pistes. Pour cela, rendez-vous sur Geneanet par exemple…
Généalogies publiées : Il s’agira de généalogies officielles, de sites personnels, de travaux d’historiens, à manier avec prudence toujours. N’oubliez jamais d’ailleurs de citer vos sources, cela fera plaisir à l’auteur et cela aidera peut-être d’autres personnes dans leurs recherches.
Nobiliaires (et armoriaux) : Si vous êtes le petit dernier d’une noble lignée, les nobiliaires seront pour vous l’une des principales pistes de recherche, sachant qu’il est fort probable que quelqu’un ai déjà fait tout le boulot pour vous! Les nobiliaires témoignent de l’histoire des familles nobles et bourgeoises. Ils m’ont été utiles au-delà de 1700 pour certaines branches protestantes de ma famille dans le Pays de Caux. On y trouve beaucoup d’informations : années de naissance, de décès, épouses, enfants, professions, titres, faits historiques…etc. Les nobiliaires sont facilement consultables sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF. Ils sont à coupler aux armoriaux.
Monographies communales : Rédigées depuis 1850 par les curés, les monographies communales décrivent les villages d’autrefois. Ces documents pourront venir agrémenter vos recherches et illustrer les lieux de vie de vos ancêtres.
Pour le reste vous avez aussi les listes électorales, les bulletins des lois, les provisions d’office, les dépouillements et relevés généalogiques et enfin, les archives spécifiques à un département ou une région, comme les archives maritimes ou celles concernant les émigrants vers l’Amérique du Nord par exemple.
Très bon article, la généalogie n’est pas facile à faire, ce n’est pas pour tout le monde.