Je m’intéresse de près à la psychogénéalogie. Dans une certaine mesure, je crois c’est un outil intéressant pour le généalogiste. A chacun de se fixer ses limites, de savoir jusqu’où il veut aller dans l’analyse et l’interprétation.
Anne ANCELIN SCHUTZENBERGER est la référence en la matière. J’ai terminé la lecture de son livre « Exercices pratiques de psychogénéalogie pour découvrir ses secrets de famille, être fidèle aux ancêtres, choisir sa propre vie ». Au préalable, vous pouvez lire son livre « Aïe, mes aïeux ». Mais sinon, vous pouvez aussi commencer par celui-là qui constitue un « petit guide de poche » comme elle l’explique en introduction. Ce livre vous permettra de travailler sur votre histoire familiale et d’avoir une synthèse du travail de l’auteur sur le sujet.
La psychogénéalogie doit être vue comme un outil et non pas comme un métier. Elle permet, après avoir fait son arbre généalogique, d’avoir une vue globale de son histoire familiale et d’en ressentir l’impact.
L’auteur commence par poser le contexte qui est commun à chacun : nous héritons tous d’un bagage familial composé d’évènements heureux, tristes et d’histoires, parfois non résolues.
Elle divise son livre deux parties : les 5 principes de base de la psychogénéalogie et les outils que sont l’ « atome social » et le « génosociogramme ».
Parmi les 5 principes, elle aborde l’effet Zeigarnik : on se souvient essentiellement des tâches inachevées, mais pas de celles achevées. Elle développe également la « niche écologique » : dans un travail de psychogénéalogie, on doit replacer nos ancêtres et les évènements dans leur contexte. Comment vivaient nos ancêtres ? Qu’ont-ils traversé ? Évidemment, c’est le cœur de la généalogie ! Quand cela remonte trop loin et que la mémoire familiale nous fait défaut, il y a les outils que nous connaissons bien, comme la presse ancienne ou encore les ouvrages d’histoire locale, qui peuvent nous orienter vers ce qu’on pu vivre et ressentir nos ancêtres à leur époque, face aux évènements marquants. Il s’agit de comprendre psychologiquement ce qu’ils ont pu ressentir face aux évènements marquants de leur vie. Dans le « RDV Ancestral », c’est ce que certains d’entre nous faisons chaque mois quand nous partons à la rencontre de nos ancêtres.
Anne ANCELIN SCHUTZENBERGER insiste sur le fait qu’on ne peut pas changer le passé, on doit accepter nos ancêtres tels qu’ils sont avec ce qu’ils ont fait, cela a un effet libératoire à terme.
L’atome social est l’image de notre entourage affectif, de notre univers personnel avec toutes nos interactions positives et négatives. Il rassemble tout ce qui compte pour nous et comprend parfois des choses qui peuvent sembler futiles mais qui ont du sens sur un plan personnel : un objet, un film, un livre, une personne, un lieu… Il suffit de tracer sur une feuille un point central, soi-même, puis de placer autour les éléments en fonction de ce que l’on ressent pour eux (proches = positif, loin = négatif). L’atome peut comprendre plusieurs dizaines de points. En très peu de temps, on obtient son portrait et une idée de ce qui nous constitue.
Le génosociogramme est l’élément central de la psychogénéalogie. Cet arbre généalogique reprend les individus, leurs dates, ainsi que leurs évènements importants de manière très détaillée. En bref, le génosociogramme a pour but de déclencher une émotion de la mémoire, opposée à ce que l’on ressentirait si on visitait notre histoire familiale « comme un musée ». Il permet d’éclairer son histoire familiale et les relations entre ses membres, de comprendre que notre histoire s’étend bien au-delà de nos parents, de voir ce qui a été transmis jusqu’à soi et de faire les deuils non faits. Par la suite, elle développe la méthode de construction du génosociogramme.
J’ai beaucoup aimé ce livre, il est facile à lire et il constitue une première approche du sujet. Libre à chacun de choisir jusqu’où il veut aller en la matière. Pour ma part, mon avis n’est pas figé sur la question. Même si je suis frileuse sur certains sujets, je pense que la dimension émotionnelle et psychologique est indissociable d’un travail de généalogie et qu’une analyse de sa généalogie, quelle qu’elle soit, est nécessaire. Comme elle dit, on ne sait pas à l’avance quel cadavre va sortir du placard !
Bonne lecture !
La psychologie et la généalogie m’intéressent et font partie de mes études, mais pour la psychogénéalogie je suis moins enthousiaste.
Cependant avec cet article nuancé, tu me donnes envie de lire ce livre.