Nous voici arrivés à mon 3e couple d’arrière-arrière-grands-parents, Emile CAILLET et Antoinette MANGEMATIN. Vous pouvez retrouver mes articles de mon projet #16AAGP ici.
Nous sommes le 20 septembre 1872. Emile François vient de naître, il est le 4e et dernier enfant de Gabriel et Antoinette DECREAU. Antoinette (10 ans), Joseph (4ans) et Pierre (2 ans) accueillent leur dernier petit frère. Gabriel a 33 ans, il est ouvrier mouleur et Antoinette a 30 ans, ils habitent aux Riaux (rue des Riaux), « maison Décréau ».
Le 11 mai 1875, à quelques centaines de mètres de là, route de Marmagne, Maison Brugneau, Antoinette MANGEMATIN voit le jour. Elle est le 10e enfant de Claude et Eléonore CONTASSOT. Claude est jardinier, il a 52 ans et Eléonore a 44 ans. Trois de leurs enfants sont déjà décédés, dont l’aînée, Jeanne, née 23 ans plus tôt.
Antoinette et Emile se sont certainement croisés durant leur enfance, sur la plaine des Riaux qui accueille le site des usines Schneider, le long des maisons ouvrières.
Lorsqu’Antoinette n’a que 7 ans, son père, Claude, décède à l’hôpital psychiatrique de Bourg-en-Bresse, le 15 janvier 1882, quelques semaines seulement après avoir été interné. J’ai raconté sa triste histoire dans cet article il y a deux ans.
Le 11 décembre 1894, Emile, 22 ans et Antoinette, 19 ans, se marient. Ils officialisent leur relation, entamée quelques années auparavant. Emile reconnaît son fils Gabriel, né le 31 décembre 1892. Gabriel est aussi mon arrière-grand-père, dont j’ai parlé à plusieurs reprises (ici, ici, ici, ici et encore ici…). Ils vivent au 45 rue des Riaux. Le lendemain de leur mariage, Antoinette accouche de son 2e enfant, une fille, Francine. Deux ans après, à la naissance de Joseph, le 20 janvier 1896, il emménagent au n°25. Joseph est le dernier enfant du couple, malheureusement, il ne vivra que 10 heures… Francine est décédée un mois plus tôt, le 21 décembre 1895. Gabriel se retrouve seul avec ses parents sans aucun doute accablés par la perte de leurs deux enfants en un mois.
Sur les actes de décès de Francine et Joseph, j’apprends que Pierre MANGEMATIN, un frère d’Antoinette vit au 55 rue des Riaux, qu’il a 30 ans et qu’il est ferblantier. J’apprends aussi que Pierre CAILLET, un frère d’Emile, a 25 ans et qu’il est ouvrier mouleur.
Pour en apprendre un peu plus, j’ai consulté les registres matricules.
Je suis tombée sur la fiche d’Emile Edgar CAILLET, cousin germain de Gabriel (le fils de Joseph, frère d’Emile). Emile Edgar a été nommé sergent et fut formé et recruté comme pilote d’avion. Il meurt en service commandé au Maroc, à Rabat, le 9 janvier 1919, d’une fracture du crâne.
J’ai trouvé la fiche de Joseph Emile CAILLET, père d’Emile Edgar et frère de « mon » Emile ». Il était blond aux yeux gris, tandis qu’Emile Edgar avait les yeux bleus et les cheveux châtains.
Pierre, deuxième frère d’Emile habite Auxonne en Côte d’Or lorsqu’il est appelé.
Quant à Emile, il va intégrer les usines Schneider comme menuisier. Il est dispensé car son frère est sous les drapeaux.
Gabriel épouse Marie-Antoinette ROUX le 23 septembre 1916 au Creusot. Gabriel et son père sont mutés en 1916 dans les nouvelles usines Schneider d’Harfleur en Seine-Maritime. La famille s’installe à Gonfreville-l’Orcher et ma grand-mère naît en 1920 à Harfleur. Gabriel fait carrière chez Schneider puis au début de l’Occupation, il s’engage dans la résistance. Il retrouve sa famille après son retour de déportation. Son père, Emile, décèdera le 1er février 1947 au Havre.
Un peu d’onomastique…
CAILLET – « Caillez : Nom porté dans le nord de la France (62, 80), c’est peut-être une variante de Caillet (26, 85, 80), Cailliet (02, 71), toponyme désignant un lieu caillouteux ou diminutif de « caille ». Autre possibilité : le mot « caillier », avec plusieurs sens possibles : marchand de lait caillé, ou encore celui qui prend les cailles au piège (M.-T. Morlet pense aussi à l’ancien français « caielier », fabricant de chaises). Formes voisines : Cailler (37, 44, 74), Caillié (02, 60, 95), Caillier (25, 80, 59), Cailliez (59, 08). »
MANGEMATIN – Nom rare, pourrait désigner celui qui se livre à la débauche, sobriquet devenu patronyme.
Bibliographie
Filae
Dictionnaire des noms de famille, Jean TOSTI
Archives de Saône-et-Loire
Bel hommage pour un couple qui a vécu et traversé les difficultés de la vie. Merci pour cet éclairage sur les patronymes et leur répartition. J’ai moi aussi des « Caillet » dans mon arbre. Je retrouve pour le moment leur origine dans la Haute-Saône.
Merci Monique ! Oui on trouve le nom Caillet un peu partout en Bourgogne !
Mangematin ça somme bien, j’ai un ancêtre Mangepain qui m’intrigue d’ailleurs.
En effet Mangepain semble être très rare !